Commentaires sur le Requiem « L’ouvrier de la
douzième heure »:
Imaginons une personne arrivée à sa « douzième
heure » c'est-à-dire à l’heure de son décès, et
qui réalise soudainement qu’au bilan sa vie s’est
déroulée de manière vaine, sans avoir suivi les
enseignements des Evangiles. Cette personne cherche à
faire amende honorable, exprime ses regrets, mais
n’est-il pas trop tard ? En effet, la parabole des
ouvriers de la onzième heure de l’Evangile selon
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Commentaires sur le Requiem « L’ouvrier de la
douzième heure »:
Imaginons une personne arrivée à sa « douzième
heure » c'est-à-dire à l’heure de son décès, et
qui réalise soudainement qu’au bilan sa vie s’est
déroulée de manière vaine, sans avoir suivi les
enseignements des Evangiles. Cette personne cherche à
faire amende honorable, exprime ses regrets, mais
n’est-il pas trop tard ? En effet, la parabole des
ouvriers de la onzième heure de l’Evangile selon
Saint Mathieu indique que Dieu, dans sa bonté,
accueille toutes les âmes prêtes à le suivre, même
si cela survient tardivement (à la onzième heure), au
risque de déplaire aux adeptes de la première heure.
Mais qu’en est-il pour des adeptes de la douzième
heure ? Le doute est permis (ou du moins je me le suis
permis). C’est ce que cherche à exprimer ce «
Requiem ».
Cette pièce, qui utilise souvent de sombres tonalités
de Ré mineur et Sol mineur, est écrite normalement
pour guitare et chant, avec des paroles un peu
modifiées par rapport au « texte standard » d’un
requiem. Des variantes sont développées, dont
celle-ci pour guitare solo.
Le morceau d’introduction « Introitus » démarre de
manière énergique, l’objectif étant de «
réveiller le mort » pour qu’il puisse faire face
avec lucidité à sa situation. Dans le « Kyrie », il
apparait des tonalités dissonantes liées à
l’utilisation de « gammes de tons ». La «
Méditation » est une partie en guitare solo, de
tonalité très sombre, à l’image du déroulement
supposé de la vie de l’intéressé. Le « Sanctus »
est plus animé, avec une partie en tonalité de Ré
majeur. L’ « Agnus » reprend une tonalité de Sol
mineur avec une introduction et une coda accusatrices.
La « Supplique » est en fait une sorte de psaume,
avec un refrain et trois couplets entrecoupés de
parties instrumentales. Le tempo est soutenu, et dans
la version avec chant, les paroles expriment un profond
désespoir avec toutefois l’espérance de la
clémence divine. Le morceau final, écrit pour guitare
solo et intitulé « Minuit », débute par « 12 coups
d’horloge » comme pour sonner le jugement dernier.
Il oscille ensuite entre différentes tonalités, afin
de traduire l’incertitude liée au thème de cette
pièce. Cependant, à la fin, la tonalité bascule sur
la même tonalité que celle utilisée au début de
l’ « Introitus » et le morceau se termine
sèchement par un accord de Ré mineur.