4?33?? a été créé le 29 Août 1952 par le pianiste
David Tudor devant le public du Maverick Concert Hall
de Woodstock. John Cage pose pour la première fois et
de façon formelle la question de l'interprétation et
de l'écoute du silence.
Cinquante années plus tard, la présente pièce,
Variations sur 4?33?? de John Cage s'empare du silence
en tant que thème musical à part entière, afin d'en
exploiter les diverses ressources. S?il est vrai que de
nombreux compositeurs se sont intér...(+)
4?33?? a été créé le 29 Août 1952 par le pianiste
David Tudor devant le public du Maverick Concert Hall
de Woodstock. John Cage pose pour la première fois et
de façon formelle la question de l'interprétation et
de l'écoute du silence.
Cinquante années plus tard, la présente pièce,
Variations sur 4?33?? de John Cage s'empare du silence
en tant que thème musical à part entière, afin d'en
exploiter les diverses ressources. S?il est vrai que de
nombreux compositeurs se sont intéressés à la
question du silence et que le signe a pu subir
certaines modifications d'ordre typographique, celui-ci
demeure figé dans une fonction exclusivement agogique
depuis près de quinze siècle. Curieusement, il n'est
pas entré dans les habitudes (d'écriture ou
d'interprétation) d'agir sur ce signe de manière
plastique ou dynamique.
Les Variations sur 4?33?? de sont une invitation à ce
défi : expérimenter les qualités musicales du
silence ; qualités sonores, qualités de jeu entre les
sons émis et non émis, mais également qualités
d'écoute puisque l'organisation de la pièce fera de
plus en plus appel à l'écoute attentive du silence
entre interprètes. Ici, la recherche de non thème
musical, au sens courant du terme, est délibérément
exprimée. Les seules notes utilisées sont : do, la,
sol et mi (C, A, G et E). Ne cherchez ni forme, ni
structure, ni développements thématiques et
harmoniques générés par les cellules mélodiques ou
rythmiques, car ici le thème, c'est le silence?
La pièce comporte trois variations, dont la première
et la troisième, bien que silencieuses, sont
entièrement dirigées. Elles entourent, tels l'alpha
et l'oméga, la seconde variation au cours de laquelle,
est chanté Angyel, dont le texte a été écrit en
1831 par le poète et romancier russe Mikhaïl
Iourievitch Lermontov (1814-1841).