Le Mendiant
A l’aube comme au soir,
A la lueur de la lampe
Qui éclaire le manoir de mon antre,
J’entrevois l’ombre douce
Qui nuit à mes pensées
De votre tendre et pure beauté.
Moi, je suis le mendiant,
L’image d’un seul cœur,
Celui de vous, mon enfant qui pleure.
La pluie tombe, c’est l’automne.
Le pommier s’est tué,
La dernière de ses pommes est tombée.
Moi, je suis le pommier,
J’ai perdu mon feuillage.
Je n’ai plus de beauté, mais de l’âge.
La jeunesse, cueillez,
L’emportez avec vous.
Je ressens malgré moi du courroux.
J’ai besoin de votre âme
Et de vos possessions,
Comme de votre infâme perfection.
Moi, je suis le mendiant
D’un seul cœur, d’un seul corps,
Celui de vous, mon enfant qui dort.
Merci et bravo aux Petits Chanteurs de Lille et à
Jean-Philippe Moinet, soliste ténor.
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