Suite Modale.

Par BACRI NICOLAS. Trois rêveries opus 111 n°2 propose trois exercices de style (Debussy, Ireland et Grieg) et Petite suite opus 111 n°3 est composée de cinq brefs morceaux dont les quatre premiers existent pour piano seul aux éditions Billaudot ; le cinquième, Humoresque, fut ajouté en 2015 à la demande de Frédéric Chatoux, directeur de la collection consacrée à la flûte, pour clore le cycle, de façon espiègle en rendant hommage aux facéties des chats que j?avais adoptés lorsque je vécus à la campagne, dans le Brabant Wallon. Toutes ces pièces forment un tout cher à mon c?ur, car elles illustrent les premiers pas déjà très assurés dans l?écriture tonale et modale pour un compositeur de quinze-seize ans. Elles font déjà une place au lyrisme et au contrepoint de manière assez exigeante et je les ai remises de nombreuses fois sur le métier afin d?en affiner le plus possible l?écriture. Je suis heureux et honoré que la première de ma Petite Suite ait eu lieu à Bangkok par deux musiciens professionnels. C?est la première fois qu?une création mondiale de ma musique a lieu dans ce pays, qui, comme tous les pays d?Asie, semble se polariser de plus en plus sur la musique classique occidentale. Nicolas Bacri / Date parution : 2022-11-29/ Répertoire / Flûte Traversière et Piano

La Suite Guerrière pour 2 pianos est l'une des premières oeuvres retenues par son auteur pour être présentées en public. Créée en 1954 à la Société Nationale, elle développe,'certain esprit facile et militaire', dans un langage proche de l'écriture néo-modale d'Olivier Messiaen. Dynamique et cocardière dans Fanfare et Marche, elle est teintée de mélancolie dans Veillée, et redevient fanfaronne dans Triomphe, avec une touche de romantisme. / 2 Pianos

Par LEVINAS MICHAEL. En 1996, Concertation m'avait permis de réaliser une polyphonie de sons tournants évoluant harmoniquement selon le principe d'un choral. Le spatialisateur de l'Ircam permet de superposer des trames (ou des lignes) chantées par quatre voix. Ces trames se propagent et tournent dans l'espace à des vitesses multiples créant ainsi des effets de Doppler et des entrelacements polyphoniques. Ces faisceaux colorés par la percussion et la flûte évoluent selon une trajectoire qui reproduit une relation de 'tonique à dominante'. Il en résulte simultanément une impression de sur place et de cheminement harmonique. Dans Les Lettres enlacées V, en revanche, le principe formel de la pièce naît d'une écriture polyphonique en spirale. La pièce procède par la reproduction en continuelle transposition d'échelles modales qui parcourent les registres des instruments du grave à l'aigu, ou bien de l'aigu au grave selon un système d'altérations asymétriques. Sont aussi utilisés des mouvements contraires. Ainsi, une échelle qui se déroule dans un registre grave va être reproduite une octave au-dessus en subissant une 'altération' similaire à l'effet de Doppler que j'avais utilisé dans Concertation. La genèse du mouvement mélodique provient de cette simulation de l'évolution de l'échelle modale dans l'espace. Le principe de la transposition limitée implicite dans l'altération, dans le temps et dans l'espace de ces échelles constitue une forme giratoire, c'est-à-dire une structure de modulation qui ramène dans le temps à l'échelle modale du début de la pièce. Forme fermée ? Forme giratoire ? La trame harmonique est constituée non seulement par l'échelle modale reproduite à tous les registres des instruments, mais procède aussi d'un mouvement de spirale infinie provoqué par une technique acoustique d'octaviation et de relais. Cette trame harmonique est à la fois statique et mobile. Elle résulte simultanément de la spirale infinie et de l'altération des échelles quand elles passent d'un registre à l'autre. J'ai écrit une suite de pièces sous le titre Les Lettres enlacées. Ce titre traduit la technique d'écriture utilisée pour les cordes. Elle se réfère au chevauchement, à la superposition, au croisement de deux voix d'un seul et même instrument à cordes. L'instrumentiste joue une mélodie en canon de micro-intervalles sur deux cordes simultanément, chaque ligne 'poursuivant' l'autre par une sorte de dédoublement en micro-intervalles. Les figures mélodiques issues de ces modes de jeu peuvent être considérées comme de faux glissandi ou encore comme des effets globaux et paradoxaux obtenus par cette polyphonie en lettres croisées. Dans ce quintette, j'ai rapproché ces lignes mélodiques en faux glissandi des échelles modales altérées. Cette parenté constitue elle aussi la trame évolutive de la pièce dans le temps. La conception du quintette suit une période de composition exclusivement consacrée, depuis Concertation, aux instruments acoustiques et plus précisément aux instruments à cordes. Ce travail m'a amené à réfléchir sur des musiques formelles éloignées de la rencontre avec le modèle narratif. Mais le rôle de l'altération des échelles, la relation entre ces altérations et le temps musical, le concept de transposition limitée, la polyphonie en spirale infinie, les superpositions des mêmes échelles sous forme conjointes et disjointes, m'ouvrent des perspectives dans le domaine de l'invention musicale, qui ne se limitent pas à la pure abstraction de la forme ou à la matérialité de l'organisation du timbre. M.L. / contemporain / Répertoire / Quintette à Cordes

In Tempo, sur l'album du big band Lumière Yesternow était la deuxième partie d'un arrangement que j'avais écrit sur un thème signé Miles Davis, Tout de suite. J'ai eu par la suite le désir de faire cette partie une pièce autonome. C'est ainsi qu'elle est devenue In Tempo. Elle est presque entièrement écrite. Le conducteur est ainsi pratiquement une partie de piano dont il est difficile de s'éloigner, de même qu'il l'est de juxtaposer plusieurs instruments harmoniques. J'ai employé ici une technique de composition que j'utilise rarement, en tout cas de façon aussi systématique. La trame harmonique consiste en une suite d'accords de trois ou quatre sons à basse étrangère, qui s'enchaînent le plus souvent de façon arbitraire. On ne trouvera donc aucune logique tonale ou modale. Le solo (par Philippe Sellam au saxophone alto sur Yesternow et Flavio Boltro sur In Tempo) est rendu assez ardu par ce système. C'est pourquoi la partie de soliste reproduit purement et simplement le conducteur. Il ne faut surtout pas essayer de coller à chaque accord, mais tâcher de jouer le plus librement possible sur ces fonds un peu complexes. (Laurent Cugny) / Big Band / Partition

Une suite de chants de Noël forme-note mid-19th century, nouvellement arrangé pour choeur mixte a cappella. Contrepoint et harmonies fraîches améliorent la qualité de modale robuste des originaux. / Choeur Mixte (SATB)

Par PINCEMAILLE PIERRE. Prologue et Noël varié est né d'une commande, cette pièce étant destinée à être le morceau imposé aux finales du Concours Jean-Louis FLORENTZ 2007. Le thème est un authentique Noël français ('Noël, cette journée”) que Louis-Claude Daquin (1694-1772) a employé dans son Noël IV (publié en 1757). Le Prologue suggère le thème, avant que celui-ci ne soit exposé, harmonisé à quatre voix dans une atmosphère modale. Six variations s'enchaînent ensuite, alternant mouvements lents et vifs et s'attachant à mettre en valeur les différents timbres de l'instrument. / Niveau : Difficile / Contemporain / Date parution : 2007-04-01/ Répertoire / Orgue

'Arabesques' était une pièce obligatoire à 'orgue 2011 'du Concours ARD et a depuis été en grande demande comme une pièce de concert par les organistes à la maison et à l'étranger. Le compositeur écrit à propos de son travail:'Chant et la danse sont au coeur de cette suite pour orgue, qui reflète les influences qui se chevauchent de jazz et de musique folklorique méditerranéenne. Les six mouvements - Prélude, Pastorale, Libanaise, Arabesque, Litanie, Rondeau - se caractérisent par des mélodies, des harmonies modales ornementales, compteur irrégulière et une qualité expressive inspirée par la joie '. / Orgue / 36 pages / niveau : Intermédiaire / Avancé / Partition